Géosystème du parc de la Camargue

Publié le par Vincent Ducruet

Le Rhône, fleuve de prêt de 800 kilomètres, prend sa source dans le glacier Suisse de Gletsh pour terminer sa course dans la Méditerranée. Son delta a formé avec le temps un milieu unique, la Camargue.
Zone humide formée grâce aux dépôts sédimentaire du Rhône, elle a été longtemps inexploitée pour différentes raisons. Entre les conditions naturelles déjà difficiles et les aléas du delta dévastateurs, la zone a tout de même été aménagée progressivement du XIXe au XXe siècle, ouvrant la région à l’exploitation agricole et l’élevage.

Si la zone est unique en son genre, c’est grâce aux nombreux éléments en interrelations dans le delta qui sont à prendre en compte, créant un véritable casse tête pour les spécialistes soucieux de préserver cet environnement. Un bon exemple, la culture demande une grande quantité d'eau douce, et parallèlement les industries chimiques présentent sur le site ont besoin d'eau salé pour leurs activités.
A l’origine de toutes ces interactions, le Rhône certes, mais le paramètre le plus important reste le taux de salinité. Il influe sur tous les autres éléments et implique une surveillance constante. Régie par des vannes, la CEDE s’occupe de modifier ce taux selon les besoins. Cette dernière, conseillée par le monde scientifique, place alors ces vannes comme point culminant de toutes les interactions.

La CEDE (Commission Exécutive De l’Eau) est un organisme qui décide avec l’accord de trois parties opposés qui doivent arriver à un compromis: 
-Les scientifiques, après une analyse de l’environnement; 
-Les cultivateurs qui ont besoin d’un taux de salinité le plus bas possible; 
-Les industries chimiques qui ont besoin des marais salants.
Ces relations sont compliquées car un trop haut taux de salinité tuerai la biodiversité et les cultures, alors que dans le cas contraire l’activité économique s’effondrerai. Les acteurs sont conscients de la complexité et de la fragilité du milieu. Ils s’accordent donc ensemble à élaborer une stratégie de développement durable pour le territoire camarguais.

Une fois que la CEDE a décidé du taux de salinité qui sera appliqué au delta, c’est aux vannes d’agir comme régulateur. Elles sont placées sur la digue située à l’extrémité du delta. En plus d’assurer la protection de la zone face à l’érosion, elles permettent aux différentes activités de la Camargue de prospérer grâce à son action sur le taux de salinité. Les activités chimiques, l’exploitation alimentaire du sel et la biodiversité camarguaise unique sont protégées au sein d’un parc régional naturel, et les cultivateurs gardent une terre exploitable.

Le delta de la Camargue reste un milieu difficile. L’entretient des digues du Rhône et des vannes coute particulièrement cher. Ce cumul d’aménagements complexifie les relations entre les différents acteurs, chacun voulant protéger son gagne-pain. Le delta devient avec le temps de plus en plus difficile à gérer. Les aménagements sur le Rhône ont fait diminuer la quantité de sédiments, menaçant l’ensemble du delta. D’autres problèmes se présentent, comme la pollution de la zone à cause des activités humaines, pourtant nécessaires pour le développement économique. Cercle vicieux, la pollution du delta vient abimer les cultures et la biodiversité.

Le parc de la Camargue reste donc un milieu complexe où s’affronte différentes conception du delta, les désaccords se centrant sur la gestion des vannes. Les décisions prises concernent presque uniquement la question de la salinité, cette dernière concernant la totalité des acteurs. Malgré tout, ces accords qui permettent une cohabitation peu évidente à la base restent des compromis, le delta se dégrade en dépit d’une volonté affichée d’un développement durable. La cohabitation entre l'Homme et le delta semble elle bien plus complexe. 

DUCRUET Vincent et CLAUDIN Jules, Université Jean Moulin Lyon III, le 03/03/2019

Schéma du delta de la Camargue

Schéma du delta de la Camargue

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article